La Charte de l’écriture inclusive de Brussels Museums

02.11.2021

La Charte de l’écriture inclusive de Brussels Museums

 

Qu’est-ce que l’écriture inclusive ?

 

L’écriture inclusive ou non sexiste est décrite comme un ensemble d’attentions graphiques et syntaxiques qui visent à favoriser l’égalité des représentations entre les femmes et les hommes.

Présenté comme générique dans la langue française surtout, l’emploi du genre masculin est pourtant historiquement et politiquement situé. En français, la masculinisation de la langue qui se caractérise surtout par la préséance du masculin dans les règles d’accord et l’effacement de formes féminines liées à des professions spécifiques, commence au 17ème siècle. La spécificité française n’empêche pourtant pas le débat sur le langage non sexiste d’être mené dans d’autres pays à l’heure actuelle. En outre, Brussels Museums est une organisation trilingue. Cette charte s’attarde donc sur nos usages en français, en néerlandais et en anglais. Elle est rédigée aujourd’hui dans un contexte où la norme d’égalité des sexes est en transformation et, espérons-le, en progression.

Au-delà du langage, les choix langagiers ont une influence indéniable sur nos représentations quotidiennes : ils alimentent les stéréotypes reliés au féminin. Cette charte de l’écriture inclusive se veut une tentative de rééquilibrage dans un système langagier en perpétuelle évolution. Il ne s’agit donc pas d’édicter des consignes absolues à respecter mais d’encourager, par des réflexes simples, une prise de conscience de règles souvent intériorisées qui tendent à invisibiliser les femmes et les personnes non binaires en assimilant le masculin à l’universel.

En français, il arrive aussi souvent que le terme écriture inclusive soit utilisé pour désigner uniquement l’utilisation de points médians. Nous souhaitons envisager cette charte dans une perspective plus large et surtout, de manière évolutive.

 

 

Pourquoi une charte de l’écriture inclusive pour le secteur muséal ?

 

Les musées regorgent de représentations. Souvent interrogés sur leur posture de neutralité, ceux-ci peuvent à notre sens devenir les espaces de dialogue et de connaissances partagées nécessaires à l’évolution de nos sociétés vers des modèles plus égalitaires. En questionnant le langage, l’écriture et l’image qu’ils véhiculent, les musées participent activement aux conversations qui animent leurs publics et offrent un espace nécessaire à des voix trop souvent sous-représentées.

Brussels Museums a lancé en 2020 le trajet de sensibilisation Open Museum sur la diversité et l’inclusion. Ce trajet explore la manière dont les musées peuvent devenir des safe(r) spaces (“espaces positifs ») où toute personne se sente la bienvenue, quel que soit son genre, sa couleur de peau, son ethnie, son handicap, son orientation sexuelle, sa religion, son statut économique, son niveau d’études ou son âge. Cette approche multiple n’évite pas une analyse critique des fondements sur lesquels les musées sont construits. Nous voulons que nos institutions culturelles reflètent la diversité qui fait de Bruxelles la belle ville qu’elle est. La communication et le langage font partie de ce processus d’inclusion.

 

 

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